ODILON. J’ai essayé les casseroles ! Celles que ma grand-mère nous a données. Elles gouttent.
ODETTE. Quoi ?
ODILON. Elles gouttent ! Quand on verse l’eau, à la fin, lorsqu’on arrête de verser, il y a une goutte qui se forme et qui dégouline le long de la casserole !
ODETTE. Ce n’est pas bien grave.
ODILON. C’est emmerdant. À chaque fois ça coule. Il faut essuyer. C’est dégueulasse.
ODETTE. Faut pas exagérer. Elles gouttent toutes ?
ODILON. Sûrement. C’est le problème du bec verseur. Il n’y en a pas ! Avec leur manie de vouloir tout changer, d’avoir des idées, des idées de con oui !
ODETTE. Peut-être que c’est un coup à prendre...
ODILON. J’ai passé deux heures à essayer, et à chaque fois il y avait une goutte ! Ce n’est pas la peine de se voiler la face ! Je comprends pourquoi ma grand-mère nous les a données !
ODETTE. Si ça se trouve elle ne s’en est jamais servie. Et à part ça ? Tu n’as fait que ça durant mon absence ?
ODILON. Tu crois que c’est agréable ? Tu es là, tu veux te faire du thé, tu prends ta casserole, et ça goutte !
ODETTE. Allez, on s’en fiche...
ODILON. Tu te fous de tout de toutes façons ! Avec toi rien n’est grave ! J’en ai marre ! J’en ai marre ! Tout foire ! Tout ! Ce n’est pas un cadeau la vie, je te le dis. Tu essayes de faire quelque chose, tu crois que ça va marcher... Et ça goutte !