L'homme d'affaires et Odilon se fixent...
L'HOMME D'AFFAIRES. Qu'est ce que vous me voulez ? Pourquoi vous êtes vous déguisé ?
ODILON. Ce que vous êtes gros !
L'HOMME D'AFFAIRES. Restez poli ou je vais en référer.
ODILON. Si vous êtes gros c'est que vous êtes fort.
L'HOMME D'AFFAIRES. Oui. Je suis très fort.
ODILON. Moi, je deviens forte. Je deviens une femme. Ce n'est pas un déguisement. C'est la manifestation d'un changement profond, là, tout au fond de moi.
L'HOMME D'AFFAIRES. On se tutoie ?
ODILON. C'est trop tôt !
L'HOMME D'AFFAIRES. Je peux vous parler franchement ?
ODILON. Le contraire me vexerait.
L'HOMME D'AFFAIRES. Je vous préfère en femme. Mais vous êtes encore trop un homme pour moi et pourtant…
ODILON. Parlons un peu. Mais pas trop.
L'HOMME D'AFFAIRES. J'aime la culture, le sport, les voyages, les relations humaines…
ODILON. Faux. Vous n'aimez que l'argent. Rassurez vous j'aime aussi l'argent. J'ai un train de vie.
L'HOMME D'AFFAIRES. Je peux vous inviter ?
ODILON. Maintenant tu peux me tutoyer.
L'HOMME D'AFFAIRES. Je veux t'inviter.
ODILON. Non merci. Je n'aime pas les invitations. Je m'y ennuie. Ne le prenez pas mal. Dîner dans un restaurant avec vous me donne à l'avance la nausée. Par contre j'ai un grand besoin de sous-vêtements. Je ne porte que des métalliques. Des résilles d'or et d'argent. Massif. Lourd à porter mais tellement classe.