LA CHEF DE GARE. (à l'Homme d'Affaires) Aime moi !
ODETTE. (à l'Homme d'Affaires) Aime moi !
L'HOMME D'AFFAIRES. Elle avait un tel besoin d'amour…Elle aurait donné n'importe quoi pour qu'on l'aime. Alors bien sûr je lui ai pris son cul en achetant son cœur. J'ai payé. Tout.
ODETTE. Plus il m'aimait plus je l'aimais…
L'HOMME D'AFFAIRES. Plus je payais plus je lui parlais d'elle…
LA CHEF DE GARE. Plus il m'aimait plus je l'aimais…
L'HOMME D'AFFAIRES. Plus je payais plus je lui parlais de moi…
ODETTE. Plus il m'aimait plus je l'aimais…
L'HOMME D'AFFAIRES. Plus je payais plus je lui chantais ma tristesse, mes doutes, ma mélancolie, plus je payais plus je lui chantais mon formidable enthousiasme, ma formidable gaieté, quelle formidable femme formidable…
LA CHEF DE GARE. Plus il m'aimait plus je l'aimais…
ODETTE. Plus il m'aimait plus je l'aimais…
L'HOMME D'AFFAIRES. Plus je payais je payais je payais…
LA CHEF DE GARE / ODETTE. Plus il m'aimait plus il m'aimait plus il m'aimait !
L'HOMME D'AFFAIRES. Elle m'aimait comme jamais on n'a aimé. (silence) Et puis un jour Pablo.… cette pute… cette pute… un jour… elle… comment dire… Pablo.… la pute… elle a… elle a … bref je suis resté sur le carreau à poil comme un chien sans plus rien, à me vautrer dans le caniveau, à lécher les flaques qu'au temps de ma splendeur je ne voyais pas. Je ne vois plus rien maintenant. Je suis mort.
ODETTE. (à l'Homme d'Affaires) Aime moi!
LA CHEF DE GARE. (à l'Homme d'Affaires) Aime moi !